Lyon de notre correspondant
Juan Aroyo Juan, 59 ans, a débarqué en France en 1960 avec ses parents. Ils arrivaient de Madrid, où Juan est né à deux pas de Santiago Barnabéu, le stade du Real. Il fallait trouver du travail, s'éloigner de la dictature. Ils ont vécu à Saint-Etienne, puis Villeurbanne, et Juan est devenu supporteur de l'Olympique lyonnais. «Comme tous les Espagnols d'ici.» Ce soir, pourtant, il n'attend qu'une chose: la défaite de l'OL. Car Juan est resté un fervent du Real, qui accueille ce soir Lyon pour la première place de la poule de Ligue des champions (1). «Mon pays, c'est la France, se défend Juan. C'est elle qui me nourrit. Mais mon sang reste espagnol, et le Real est une histoire de famille. Chez moi, même ma mère et ma femme en sont. Il n'y a que ma belle-fille qui fait bande à part. Elle est pour Marseille, parce qu'elle est parisienne.»
«Mythique». Avec d'autres immigrés espagnols de la banlieue lyonnaise, Juan a fondé l'an dernier la 1831e Peña Madridista. Une association reconnue par le club madrilène, et qui réunit les «aimants et les fous» du Real. Ils organisent des paellas dansantes pour remplir les caisses et visionnent certains matchs au «Real», un bar PMU de Villeurbanne. En septembre, pour le match aller, le consulat avait organisé une réception à Lyon. Le président du Real a parlé avec Augusto Herrerias, membre volubile de la peña lyonnaise. «Il m'a dit qu'il allait faire signer Kaká et Abidal l'an prochain,<