En décembre 2005, la retraite de Grit Breuer fut saluée comme une page tournée dans l'histoire du sport allemand. La spécialiste du 400 m était la dernière athlète en activité à avoir couru pour l'Est à l'époque du mur. En quinze ans de carrière, Breuer, petite athlète (1,66 m) aux cheveux courts, rivale de Marie-José Pérec, a d'abord été une junior prodige de la RDA. Convaincue de dopage en 1992 et suspendue trois ans, elle a pu, grâce à sa jeunesse, revenir en 1995 et remporter des brouettes de médailles pour l'Allemagne. Une deuxième carrière. Qui pourrait bien n'avoir pas été plus claire que la première. Lundi, la Fédération allemande d'athlétisme a lancé une procédure contre elle sur la base d'informations recueillies lors du procès de son ex-entraîneur et compagnon Thomas Springstein, condamné en mars à seize mois de prison avec sursis pour avoir dopé une athlète de 17 ans. Springstein-Breuer, ou l'histoire d'un couple sulfureux, avant et après la chute du Mur.
Razzia de médailles. Lors des championnats d'Europe de 1990 à Split, l'Allemagne de l'Est réalise sa dernière razzia de médailles (34) avant de se fondre dans l'Allemagne tout court. Une des questions que pose alors la réunification est : que vont devenir les 550 entraîneurs d'athlétisme que payait le régime pour briller sur les pistes ? Les vieux coachs de l'Est s'inquiètent d'être mis au chômage technique, marginalisés. Certains ne s'en font pas. Ainsi, Thomas Springstein, jeune (il n'a alors que 30 ans) entra