Il ne faudra rien lire de tragique ni de malheureux dans le récit du dernier concurrent de la Route du rhum. Alain Grinda en a fini, dimanche, avec les 3 500 milles entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre, mais n'a pu être classé officiellement après 29 jours de mer sur son petit monocoque de 12,20 mètres (Fantasy Forest). La règle dit que «la ligne est fermée dix jours après l'arrivée du premier monocoque» (Sill & Veolia de Roland Jourdain). Le comité de course avait «rallongé ce délai de trois jours» et fermé boutique le 23 novembre à minuit.
D'un beau rouge à la cuisson.
«Il fallait bien rentrer», se défend l'organisateur. Ça se comprend un peu, car trois semaines sur la ligne à compter toutes les arrivées en chapelet, c'est quand même très long. C'est des coups à faire la une des journaux : «Victime de crampes, un juge accroché depuis vingt jours à sa bouée disparaît devant la plage.» Ça fait froid dans le dos. Puis faut se protéger du soleil ou alors devenir comme le homard : d'un beau rouge à la cuisson. Un vrai boulot de garde-barrière mais, contrairement aux trains, les bateaux, eux, n'ont pas d'horaires. Puis faut rester concentré, savoir résister à la pression et ne surtout pas compter ses heures : Grinda est ainsi arrivé en Guadeloupe 21 jours après Lionel Lemonchois (Gitana 11), le plus rapide entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre. On imagine mal un juge à l'arrivée tourner le dos au bateau qui coupe la ligne sous prétexte que