Dodcoquelicot: n'y a-t-il pas un rapport hypocrite entre instances dirigeantes, supporters, politiques et médias qui font monter la pression, veulent du spectacle (aussi bien dans les tribunes que sur le terrain ), au nom de «l'Ambiance » avec un A majuscule, pour ensuite la condamner lorsque ça dérape ?
Oui, à une époque, j'avais écrit que la violence était une production collective, qui concernait toutes les personnes citées : clubs, supporters, police, médias, Etat. Tout le monde utilise cette violence, ou simple agitation (mais il ne faut pas mélanger les deux), pour se faire voir. Le club aime avoir de l'ambiance ; la police aime montrer qu'elle est utile ; l'Etat aime montrer qu'il agit ; les supporters aiment montrer qu'ils sont importants...
Ernani: Pensez-vous que les mesures prises peuvent commencer à régler les difficultés ? Ou, dans la mesure où le problème dépasse le domaine sportif, vont-elles seulement le « dégager en touche »?
Bien évidemment, les problèmes que l'on trouve dans le football ont des origines sociales. En ce qui concerne les mesures, il y a celles spécifiques aux matchs, comme par exemple la fermeture de la tribune de Boulogne. Il s'agit d'une mesure technique : on retire l'agitation dans le stade, dont les gens se plaignent, on vide une tribune composée de personnes indésirables. Mais ça reste une mesure technique qui pose un autre problème technique : les gens qui étaient dedans, vont se retrouver de
«Les supporteurs “ultras” sont très diversifiés»
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Cordon de police aux abords du Parc des Princes à Paris. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Jean-François Lamour, a affirmé la détermination du gouvernement à empêcher les supporters violents de pénétrer dans les stades de football. /Photo d\'archives/REUTERS/Xavier Lhospice (Scène habituelle autour du Parc des princes un soir de match (REUTERS))
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publié le 30 novembre 2006 à 7h00
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