Madrid de notre correspondant
Le vieux Vicente-Calderón n'en a plus pour longtemps. L'emblématique stade de l'Atlético Madrid, dont une tribune enjambe la M-30 (le périphérique madrilène) à la manière du Parc des Princes, va bientôt faire les frais de la fièvre immobilière qui saisit le football espagnol. Les dirigeants du deuxième grand club de la capitale espagnole mettent le point final à un projet pharaonique : le Vicente-Calderón va être rasé avec une ancienne usine à bière contiguë dont le club est aussi propriétaire. En lieu et place, sur environ 90 000 m2, se dressera un complexe résidentiel de 2 200 logements. La municipalité, qui devra pour cela modifier le plan d'occupation des sols, a donné son accord, en précisant toutefois qu'un espace vert et des installations sportives y seraient bienvenus.
Dimension affective. «Cuanto más mejor» («Plus on gagnera d'argent, mieux ce sera»), a répliqué le président de l'Atlético, Enrique Cerezo, par ailleurs gros producteur de films. Une façon de souhaiter que la touche bucolique soit réduite à la portion congrue et que la densité des édifices permette les plus juteux bénéfices. Si la mairie accède à ses exigences, la plus-value pour le club atteindrait 500 millions d'euros. De quoi éponger la très lourde dette du club (120 millions), recruter les meilleurs joueurs du monde et livrer une sérieuse concurrence au rival de toujours, le Real Madrid. «ça me rend malade d'abandonner le Vicente-Calderón, il est indissociable