Un hôtel enchâssé entre deux bretelles d'autoroute, en pleine zone commerciale. A un jet de pierre de là, les 12 000 m2 de l'hypermarché Cora d'Houdemont figurent une menace, un grondement sourd qui ravale l'horizon à hauteur de trottoir. C'est là, au milieu des grandes surfaces vendant des plantes ou du meuble, que l'AS Nancy-Lorraine met ses joueurs au vert.
Ça dépasse l'anecdote : l'ASNL est le club hexagonal dont les joueurs ont le plus connu les saines joies de la retraite entre copains depuis le début de la saison. Gérard Parentin, le directeur général : «C'est comme ça ici. Ça n'a jamais été autrement, même sous Platini. C'est un peu notre style.» Il dit ça dans un sourire. Les joueurs s'amusent moins. Lecluse : «Je ne supporte pas. Je dors mieux dans mon lit. Je connais ma literie et ma literie me connaît.» Pape Diakhaté, tout jeune père d'un fils de moins de deux mois : «Bien sûr, j'ai un pincement au coeur à chaque fois que je pars. Et je ne suis pas le seul : Pascal [Berenguer, ndlr], Adailton, Lecluse ou Puygrenier ont tous des petits bouts de chou. Moi, je demande à sa mère de lui faire prononcer des petits sons au téléphone, et je lui réponds, pour qu'il s'habitue à ma voix. Parce que je compte grandir sur le plan sportif, et que ça ne s'arrangera pas.» Son compagnon d'infortune et compère en défense centrale , Sébastien Puygrenier : «Je me souviens d'une après-midi où mon fils était ronchon, où il refusait de dormir. J'étais se