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Libération

L'homme qui chuchotait à l'oreille des gardiens

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publié le 9 décembre 2006 à 0h26

Il faut savoir une chose sur Pablo Correa, indiscutable patron technique de la 6e équipe de Ligue 1 : il n'a pas débarqué d'Uruguay en 1995 comme un roi du pétrole, mais dans la peau d'un attaquant de 28 ans de réputation modeste, et dont le coach de l'époque ­ le Roumain Laszlo Bölöni ­ ne voulait pas vraiment. Seulement, c'est là que le président de Nancy, Jacques Rousselot, a vu quelque chose. Il en parle. «Je garde une image de lui qui... Je ne dis pas que je me suis dit : "Tiens, il ferait un bon entraîneur", mais elle a façonné le regard que je porte sur lui. Voilà : c'est l'image d'un joueur en difficulté qui, derrière un but du terrain d'entraînement, encourage les gardiens pendant une séance. Je veux dire : Correa prenait cette peine. Alors que rien n'allait pour lui. A l'époque, Bölöni lui préfère Franck Bonora [que le coach roumain avait précédemment entraîné à Orléans, ndlr]. Pablo est frustré, il souffre, il doit se dire : "Mais qu'est-ce que je suis venu faire en France ?" Sauf que quand Bölöni pique une crise dans le vestiaire et que j'en pique une après lui, Pablo va voir les gars, un par un. Il les exhorte à faire mieux, il les réconforte et au final, je sens qu'il fait du bien à l'équipe. Lors de la saison 1997-1998, quand nous remontons en Ligue 1, Correa est devenu capitaine. A ce titre, il négocie les primes avec moi dans un style... consensuel ; disons qu'il prend en compte l'intérêt général, celui du club. Aujourd'hui, c'est un peu pareil : i