Chez un champion, technique et savoir-faire s'altèrent rarement. Mais ces atouts majeurs qui se forgent avec les années se retrouvent en conflit avec une motivation qui finit par s'étioler au fil du temps. Aucun mental n'y résiste. Un jour ou l'autre, la lassitude que les sportifs refusent souvent de s'avouer l'emporte sur le plaisir et le désir de compétition. Aux premiers doutes, l'idée d'en finir fait son chemin. Jusqu'à l'issue inexorable. Quand sonne l'heure de la retraite.
La première fois, c'était en 1994. Juste après l'accident d'Ayrton Senna, l'icône que l'on pensait immortelle. En 1999 ensuite. Sur le très rapide circuit de Silverstone, quelques instants après le départ du Grand Prix de Grande-Bretagne. En se voyant filer vers le mur de pneus à plus de 200 km/heure. Ce jour de juillet, Michael Schumacher s'est vu mourir. Il y a quelques jours, il avouait même : «J'étais coincé dans ma voiture. J'avais mal aux jambes. Je sentais le rythme de mon coeur ralentir. Tout s'assombrissait autour de moi. Je pensais que c'était fini.» Blessé à une jambe, il devait rater six Grand Prix avant de revenir plus fort encore.
Fierté. En 2005 encore, Schumacher a songé à raccrocher, alors que s'enchaînaient les défaites et les déceptions. Toutefois, la fierté d'un tel champion n'aurait pas pu s'accommoder d'un départ en catimini. Alors, il est resté pour redorer le blason de la Scuderia terni par les succès du petit nouveau Alonso. Avec l'Espagnol, le champio