Chez un champion, technique et savoir-faire s'altèrent rarement. Mais ces atouts majeurs qui se forgent avec les années se retrouvent en conflit avec une motivation qui finit par s'étioler au fil du temps. Aucun mental n'y résiste. Un jour ou l'autre, la lassitude que les sportifs refusent souvent de s'avouer l'emporte sur le plaisir et le désir de compétition. Aux premiers doutes, l'idée d'en finir fait son chemin. Jusqu'à l'issue inexorable. Quand sonne l'heure de la retraite.
Une référence se tire. Le 3 septembre 2006, Andre Agassi, 36 ans, joue et perd à Flushing Meadows le 1 144e et dernier match d'une carrière débutée en février 1986. A l'époque, c'était cheveux longs (peroxydés) et idées courtes. Vingt ans et demi plus tard, crâne rasé, corps brisé, esprit apaisé, c'est un homme ayant marqué au-delà de son palmarès l'histoire de son sport qui se retire. Retour en trois dates clés sur les vies et les carrières d'Agassi.
5 juillet 1992 : 1re victoire en Grand Chelem, à Wimbledon
Le «drame» de la première vie d'Andre Agassi peut se résumer à une anecdote, un dialogue, une réplique que le pire scénariste d'un mauvais mélo n'aurait pas osé imaginer. Il a 22 ans, il vient de remporter à Wimbledon après deux finales perdues à Roland-Garros les deux années précédentes le titre du Grand Chelem que son père lui promettait depuis quasiment sa naissance. C'est justement avec ce père, d'origine arménienne installé en Iran puis exilé aux Etats-Unis, boxeur amateur reconverti en me