«On vient, on gagne et on s'en va», tambourinaient jadis les supporteurs du Stade toulousain à chaque déplacement (forcément) victorieux de leur invincible armada. Sur une ligne mélodique identique, et à la syncope près, c'est une rengaine à peine différente qui truste aujourd'hui les hit-parades toulonnais : «On vient, on palpe et on s'en va.» C'est en effet la ritournelle que pourra légitimement entonner le trois-quart centre d'origine samoane Jonathan Falefasa Umaga, universellement connu sous le diminutif de «Tana», au moment d'embarquer dans le 747 qui le ramènera prochainement en Nouvelle-Zélande, avec une valise pleine de monnaie certes, mais aussi l'esprit apaisé de celui qui a mené à bien la mission qu'on lui avait confiée.
Fortune et renommée. Car arrivé sur la rade, le 28 octobre 2006, pour disputer huit matchs de Pro D2 sous les couleurs du Rugby Club Toulonnais (trois boucliers de Brennus, en 1931, 1987 et 1992), l'ex-capitaine des All Blacks ne s'est pas moqué de son employeur, Mourad Boudjellal, successeur d'Eric Champ à la présidence d'un club qu'il a, semble-t-il, choisi de diriger comme s'il évoluait dans l'univers de ses BD, qui lui ont permis d'acquérir fortune et renommée. Bien que, de son propre aveu, il ne connaisse rien au rugby, «Monsieur Mourad» a décidé d'appliquer à ce jeu si particulier des méthodes éprouvées dans d'autres domaines sportifs (football essentiellement), en engageant d'abord à bon prix quelques ténors sur le retour, réc