«Ne jamais passer inaperçu.» Le 7 janvier à Mexico, le torero Rodolfo Rodríguez «El Pana», 55 ans, a fait honneur à sa devise. Il est arrivé aux arènes dans une calèche, s'est fait insulter par une dizaine de militants anticorrida, a commencé le paseo un gros cigare au bec. Il portait un habit de lumières vieux rose et argent, comme on n'en fait plus.
Par la suite, le torero a pondu deux faenas «électriques» et coupé 2 oreilles au toro Conquistador. Il a parcouru en tout 7 tours de piste, dont le dernier en courant. Il a ostensiblement mangé un quignon, par référence à son nom d'artiste, El Pana, diminutif de «el panadero», le boulanger. Il s'est aussi allongé sur le sable de la Monumental pour l'embrasser et, dans une forêt de micros, a tartiné deux brindis qui n'étaient pas à la mie de pain. L'un «aux pauvres petits toreros oubliés et qui voient dans El Pana une lueur d'espérance pour qu'on leur rende justice». L'autre aux «dames de petite vertu, demoiselles, princesses, paumées, putes, michetonneuses, gagneuses, filles, celles aux talons aiguilles dorés et à la bouche peinte, car elles ont apaisé ma soif, rassasié ma faim et m'ont protégé et accueilli sur leur poitrine et entre leurs cuisses, piliers de ma solitude. Que dieu les bénisse pour avoir tant aimé». Puis il est sorti en triomphe. Dans la soirée, le président de la République, Felipe Calderón, lui a téléphoné pour le féliciter et l'inviter à la résidence officielle de Los Pinos.
Espontaneo. C'e