Düsseldorf envoyé spécial
Dans le coin des délégués géorgiens, un hurlement de joie. Quelques applaudissements résonnent dans la Stadthalle de Düsseldorf, qui ne disent pas l'ampleur du séisme. Par 27 voix contre 23 à son adversaire suédois Lennart Johansson, un Michel Platini abasourdi vient d'être élu dès le premier tour à la tête de la plus riche fédération internationale de la planète ; celle qui détient les clés de la Ligue des champions. Le président de la Fédération allemande, Theo Zwanziger, a alors une sentence pour l'Histoire : «Maintenant, on va voir ce que donne le romantisme social à la française quand on le confronte aux réalités économiques.»
Contre toute attente, l'Union européenne des associations de football (UEFA) a tourné la page. Un coup fumant d'artiste, réussi le matin même par la grâce de l'acteur majeur de la pièce qui s'est jouée cette semaine sur les bords du Rhin : le président de la Fifa Joseph Blatter, ange blanc de Platini pour les uns, âme damnée pour les autres. Juste avant le vote, Johansson a eu un petit mot pour le Valaisan, accusé d'avoir franchi la limite en soutenant «Michel» à la tribune. Johansson a tort : Blatter ou pas, ce congrès fut un Far West, où les Allemands ont appelé les votants toute la nuit précédant le vote. Autant accuser le Polonais Boniek de trafic de spiritueux. «J'ai fait ce qu'il fallait pour Michel vis-à-vis des pays de l'Est, a expliqué l'ancien coéquipier de Platini à la Juventus. J'en ai versé, de