Dusseldorf envoyé spécial
«Je n'ai rien donné, rien promis. Ça veut dire que l'on a confiance en moi.» Voilà comment Michel Platini a analysé son élection, vendredi, à la tête de l'Union européenne de football (UEFA). Et c'est ce qu'il faudra retenir : après dix-sept années durant lesquelles son adversaire malheureux, le Suédois Lennart Johansson, aura transformé le foot en cash machine (comme il en avait le mandat), les 52 présidents des fédérations européennes ont choisi de suivre une étoile, une aspiration à faire du foot autre chose que ce qu'il est. Une révolution ? «C'est une caricature, et les caricatures sont toujours faciles», a contredit le nouveau patron de l'UEFA juste après le verdict.
Discours. Jean-Louis Valentin, directeur général délégué de la Fédération française, conseiller privilégié de Platini : «On laisse dire. Mais bon, franchement...» Franchement, Platini aurait été écrasé s'il avait joué la carte du bouleversement. La réalité est beaucoup plus subtile. «J'ai essayé d'expliquer aux gens ce que devait être l'avenir du football. Je crois qu'il faut moderniser nos idées. J'ai toujours dit que l'UEFA était une grande maison. J'ai vécu au rythme de ses soirées, de ses trophées, de ses drames [il était sur le terrain du Heysel lors de la finale de 1985 lors de laquelle périrent 39 supporters, ndlr], de sa vie. Je suis prêt, car j'ai trente-cinq ans d'expérience et de connaissance intime du football.» Lors du discours qui pré