L'ex-entraîneur des doubles champions du monde (1995 et 2001) Daniel Costantini décrypte l'ascension du hand allemand et de son évolution durant ce Mondial avant la demi-finale qui oppose la France à l'Allemagne ce soir (1).
Assistons-nous à un renouveau du hand allemand ?
C'est vrai qu'en 1989, les Allemands, tout comme nous, étaient au fond du trou. Il n'y avait qu'un seul truc qui intéressait le public : la Bundesliga [le championnat de foot, ndlr] avec ses vedettes yougoslaves et suédoises. La chute du Mur a été une embellie de courte durée. La réunification a permis de construire une équipe avec des internationaux de la RDA et de la RFA. Les Allemands étaient partis pour battre tout le monde. Patratas: ils se cassent la figure aux JO de Barcelone (1992). Pendant trois ans, ils traînent leur misère. Aux Mondiaux de 1995, avec leur entraîneur mythique Arno Ehret, ancien champion du monde 78, ils nous battent en match de poule mais nous les battons en demi-finale. C'est un sursaut de courte durée car aux JO d'Atlanta (1996) ils se font éliminer rapidement.
Quelle influence a eue l'arrivée d'Heiner Brand à la tête de l'équipe ?
Il prend les commandes après l'échec d'Atlanta. C'est un personnage exceptionnel et l'homme qui rappelle aux Allemands des souvenirs brillants, car il fut aussi champion du monde 1978. Tout de suite, il s'appuie sur les joueurs du club de Lemgo. Tout ça lui permet de dégager un 7 majeur. Une équipe type en quelque sorte, un peu à l'image des Bleus