Nous allons en Italie pour gagner», s'est exclamé hier l'entraîneur du XV de France, Bernard Laporte, avant de s'apprêter à franchir joyeusement les Alpes à la tête de sa troupe de coeurs vaillants, comme le fit jadis Hannibal flanqué de son troupeau d'éléphants.
Confronté à cette détermination fleurant bon la lapalissade (il est assez rare qu'une équipe se déplace résignée à prendre une bonne volée), on se retrouve soudain ramené un an en arrière, quand le staff des Bleus, alors en partance pour Murrayfield, annonçait clairement son intention de ratiboiser les Ecossais. C'était oublier malheureusement que la France, par tradition sans doute, peine toujours à entrer dans le Tournoi des six nations.
Difficulté accrue quand les hommes de Raphaël Ibanez (promu capitaine en l'absence de Fabien Pelous) se voient opposés d'entrée à leurs cousins transalpins. On connaît l'animosité existant entre les deux coachs, Bernard Laporte et Pierre Berbizier, dont le seul point commun finalement aura été de jouer demi de mêlée. Mais du côté des joueurs aussi on sent désormais poindre une certaine nervosité. Et pour cause. Evoluant majoritairement dans le Top 14 les Azzurri connaissent parfaitement leurs adversaires et les sentent de plus en plus à leur portée. A commencer par l'aîné des Bergamasco, Mauro, furieux flanker parisien, qui s'est même permis d'évoquer le nom de Marco Materazzi pour motiver ses coéquipiers.
Autant dire que du côté d'une équipe de France vaguement «expérimentale