Sport collectif par excellence, le rugby est connu, réputé même, pour ne pas dépendre des performances d'un seul individu. Pourtant, si tous les joueurs d'une équipe sont censés être «égaux» sur le papier, certains apparaissent parfois «plus égaux que d'autres», comme aurait pu ironiser Coluche. Le RC Toulon, par exemple, n'est pas tout à fait aussi performant avec ou sans Tana Umaga, ainsi qu'on a pu le constater récemment. C'est donc au nom de ce principe antirugbystique que Jonny Wilkinson (quarante minutes de temps de jeu le week-end dernier avec Newcastle) doit sa titularisation à l'ouverture du XV de la Rose (avec lequel il n'a plus joué depuis novembre 2003), annoncée par le nouveau sélectionneur Brian Ashton. «Nous avons besoin d'un taulier», a déclaré celui-ci pour justifier sa décision. Dans le cas de Wilkinson, ce n'est plus d'un «taulier» qu'il s'agit mais plutôt d'un messie. Sacrée championne du monde en 2003 à Sydney (grâce à un drop de Wilkinson justement dans les prolongations), l'équipe d'Angleterre est en effet sous perfusion. Elle a fini à la quatrième place des deux derniers tournois et son comportement médiocre durant la tournée d'automne (1 victoire, 3 défaites) n'a guère contribué à rassurer ses supporteurs. Lesquels sont aujourd'hui nombreux à penser qu'elle est dans l'incapacité de défendre son titre lors du prochain Mondial.
Scoumoune. En endossant de nouveau le maillot numéro 10, samedi contre l'Ecosse, Jonny Wilkinson fait don