Rome envoyé spécial
La presse italienne tire à vue. Pour elle, la prestation des Azzurri était nulle. Si le succès du Tournoi des six nations ne se dément plus dans Rome, si les 20 000 supporters ont chanté l'hymne de Mamelli comme jamais, si la mode du rugby, sport digne, gagne les dégoûtés du calcio, il n'en demeure pas moins que l'Italie a déçu. Berbizier se défend moins qu'il veut expliquer. Pour lui le scénario du match aurait pu être différent. Si l'Italie n'avait pas été aussi rapidement décrochée au score, la France aurait douté, joué différemment. «La France s'est appuyée sur notre jeu.» Mais les Bleus ont pris confiance après l'essai de Dominici sur interception au pied d'Ibanez et la blessure de Scanavacca a chamboulé les plans italiens. Puis, il assure «qu'on ne peut pas laisser jouer les autres» quand on défie ce genre d'équipe. L'ensemble du groupe italien regrette simplement l'absence d'un buteur. Mais le réservoir est maigre. Des demis, l'Italie en a, mais ils sont jeunes. Les clubs italiens s'entêtent à louer les services de spécialistes de l'hémisphère Sud aux postes-clés. Ce qui bouche l'horizon de la génération montante. On préfère assurer avec des joueurs prêts à l'emploi que prendre le risque de lancer un Italien débutant. La confiance en soi est ce qui fait le plus défaut à l'Italie. Tout ce qui vient de l'étranger, plus expérimenté, rassure. Ce leurre ralenti la construction d'un style à l'italienne.
Dans les vestiaires, Mauro Bergamasco b