Rome de notre correspondant
«Le spectacle doit continuer.» Les obsèques de Filippo Raciti, le policier tué vendredi soir par des tifosi de Catane (Sicile), n'avaient pas encore eu lieu qu'Antonio Mattarese, le président de la Ligue professionnelle du Calcio, a dès dimanche soir sifflé la fin de l'unanimité contre la violence. Le bras de fer est désormais engagé entre les clubs italiens, qui souhaitent reprendre au plus tôt le chemin des terrains, et les autorités sportives et politiques, qui veulent marquer une rupture en adoptant des mesures drastiques allant même jusqu'à suspendre pendant plusieurs journées le championnat ou encore faire jouer certains matchs à huis clos. «Ceux qui préconisent ces solutions sont des exaltés et des irresponsables, a attaqué Mattarese dans un entretien radiophonique, nous sommes affligés, mais [...] le football ne doit jamais s'arrêter. C'est la règle numéro 1: le football est une industrie. Pensez-vous qu'il y ait une industrie qui ferme ses usines et qui ne sait pas quand elle les rouvre?» Un peu plus tard, il ajoutera: «Si un avion est détourné, on cherche à arrêter les coupables, ou on pense tout résoudre en fermant les aéroports ?» Et de considérer avec cynisme : «Les morts du système footballistique font malheureusement partie de ce très grand mouvement [de hooliganisme] que les forces de l'ordre n'arrivent pas encore à maîtriser.»
«Démagogie». Restés dans l'om- bre vendredi soir, les patrons de