Catane, Palerme (Sicile) envoyé spécial
Le consensus n'aura duré que quelques jours. Mardi, quarante-huit heures après les funérailles nationales du policier Filippo Raciti, clubs et gouvernement commençaient déjà à s'étriper gaiement sur la marche à suivre : suspendre le championnat, ou jouer à huis clos ? En attendant, dès le lendemain au camp d'entraînement de l'US Palermo, on faisait comme si les Rosaneri allaient affronter Empoli dimanche après-midi.Le défenseur palermitain (et champion du monde) Andrea Barzagli concédait néanmoins : «Les incidents de Catane vont marquer une rupture. On peut raisonnablement penser qu'il y aura un avant et un après 2 février. La mort de Filippo Raciti est sans doute celle de trop, et peut-être va-t-on enfin se décider à bâtir quelque chose de nouveau à partir de ce drame. Sur le modèle anglais, qui sait ?»
«Baby gang». Pendant ce temps-là, à l'autre extrémité de l'île les forces de l'ordre se déploient avec force moyens afin de retrouver les meurtriers de l'inspecteur-chef Raciti. Dimanche dernier, une perquisition au siège d'une des organisations d'ultras, dans le quartier déshérité du Libreno, avait permis de découvrir une véritable caverne d'Ali Baba : un millier de pilules d'ectasy, de l'herbe, du matériel pour dealer et des bombes artisanales. La police multiplie également les arrestations et décortique toutes les images mises à sa disposition. Depuis le drame, les spéculations vont bon train. Giovanni Finocchiaro, journaliste