Zoumana Camara, 27 ans, défenseur. International français.
«On dit que 27-28 ans c'est le meilleur âge. Pour un attaquant ou pour un défenseur ? Voyez... J'ai une trajectoire un peu spéciale : l'Inter de Milan à 19 ans, la phrase de Tapie ["Quand Zoumana Camara rejouera au foot, il pleuvra de la merde", en 2001, quand le joueur subissait une pubalgie aux adducteurs, ndlr]... Pourquoi ça marche aujourd'hui ? Ça fait trois ans que j'enchaîne dans le même club, sans blessure. Avant ça, je bougeais trop vite. Quand vous regardez les très grands joueurs, ils font trois ou quatre clubs, jamais plus : le club formateur, celui où le joueur explose, un troisième où il fait un gros contrat, et voilà.
Le fait que je sois tombé sur Vincent Hognon [son partenaire en défense centrale, ndlr] joue aussi certainement : moi dans le duel, lui dans l'anticipation ; les deux pièces du puzzle coïncident. Parfois, quand je me revois à la télé, je me dis : «C'est pas vrai, putain, pourquoi j'ai fait ça ?» Je trouve que je prends trop de risque, par exemple sur les relances ou les dribbles de dégagement. En même temps, ça m'emmerderait de trop calculer. C'est le fait d'être dans l'insouciance, de bouffer l'instant, qui me rend fort : tu cours, tu sautes, tu joues. Je crois que tu perds ça quand tu déclines physiquement. D'un autre côté, faire carrière, c'est écouter son corps. Il faut se débrouiller avec ces deux aspects contradictoires.
J'en reviens à cette histoire d'être dans l'