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Libération
Interview

«Mon grand souvenir, c'est l'admission au centre de formation»

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publié le 10 février 2007 à 5h58

Hérita Ilunga, 24 ans, défenseur latéral. International congolais.

«J'ai vécu mes plus belles années dans le foot en formation à Amiens. Il n'y avait pas d'argent, rien de malsain. C'est là que j'ai connu Cyril Merville (aujourd'hui gardien à Amiens, en L2) ; on s'appelle encore tous les soirs. Je l'ai connu à 14 ans à l'internat, où l'on retrouvait ceux qui n'étaient pas assez forts pour intégrer le centre de formation d'Amiens. Cyril était très timide et renfermé. Son sérieux m'avait frappé. Il était plutôt petit pour son âge et quand on joue gardien... A chaque repas, il prenait des pilules qui, disait-il, allaient le faire grandir : on avait beau lui dire que ça n'existait pas, que ce n'était pas possible, il s'accrochait à cette idée. J'ai tout de suite eu de l'amitié pour lui.

Mon grand souvenir, c'est mon admission au centre de formation. J'étais donc à l'internat : je pouvais être orienté au centre des Trois Dons ou rester à la porte. Le verdict tombait dans le bureau de notre coach des moins de 15 ans, Paul Imiela. Mais moi, je l'ai su avant. Comment ? En seconde, je voulais m'orienter vers un BEP comptabilité. J'avais remis ma fiche de souhait au club. On me l'a rendue avec le tampon du lycée de Montdidier qui marchait avec le centre de formation ; c'est là que j'ai compris. Je ne l'ai dit à personne. Dans ce milieu, tu grandis dans l'idée qu'il faut faire preuve de discrétion vis-à-vis des autres. Mes parents ? A leurs yeux, ça avait moins d'importance que le brevet