Vincent Hognon, 32 ans, défenseur.
«On commence à envisager la fin vers 29-30 ans. Je m'intéresse à beaucoup de choses (culture, politique...), ce qui peut rendre l'après-football moins douloureux. Sauf que j'adore le foot. J'y pense du matin au soir. Avec l'âge, je ne vois plus le jeu comme il y a dix ans. A 20 ans, vous êtes insouciant. Vous vivez votre match, puis le suivant, etc. Aujourd'hui, je réfléchis plus sur des séquences de trois ou quatre matchs en me demandant ce qu'il y a moyen d'améliorer. Je suis plus dans la réflexion.
Pour parler du jeu, je n'ai jamais été très physique : je n'avais pas grand-chose à perdre [sourire]. Avec l'âge, j'ai développé une meilleure gestion du temps. Un exemple ? Un mauvais début de match. Aujourd'hui, j'ai plus de facilité à faire des choses simples quand ça souffle, à ne pas m'affoler : se concentrer sur son duel, faire une passe facile, se donner du temps... Au bout de cinq à dix minutes, je parviens à me remettre dans le coup. Si je savoure ? Je dirais ça différemment : je ne veux pas perdre mon temps. Clairement, ça me rend irascible. L'AS Saint-Etienne n'a pas les moyens d'accrocher le titre de champion de France ; c'est donc en Coupe que ça se passe : chaque élimination me fait mal parce que c'est une occasion manquée, et un joueur, passé la trentaine, sait bien qu'elles sont comptées.
L'après-carrière, en revanche, m'inquiète de moins en moins. Quand j'avais 27 ans, j'avais peur. Plus maintenant. J'ai discuté un peu rec