Inoue. Kosei Inoue. L'un des plus grands champions que le judo japonais ait jamais engendré. Un monstre de souplesse, de puissance et de technique. Une esthétique, pure, qui fait se lever les foules et applaudir les connaisseurs. Un combattant triple champion du monde (1999, 2001 et 2003), champion olympique (2000) en 100 kg, qui vient de renaître ce dimanche lors du tournoi de Paris chez les lourds, + 100 kg, en s'imposant de manière magistrale.
Honneur. Août 2004, Athènes, Kosei Inoue est choisi pour représenter la délégation japonaise lors des Jeux olympiques. Un signe de reconnaissance éternelle dans un pays où l'honneur conserve son souffle, n'est pas une affaire abandonnée aux anciens combattants. Sans rival à sa hauteur, le pensionnaire de l'université de Tokai devait remporter sans souci son deuxième titre olympique. En baisse de forme, il s'incline par deux fois dans le dojo grec et ne termine que cinquième. «La plus grande honte de toute ma vie», de son propre aveu. Une journée noire qui va engendrer trois ans de questionnements et de disette pour Kosei Inoue, avant sa résurrection, hier.
Il se blesse gravement à deux reprises (épaule et pectoral) et subit de plein fouet la mort de son frère aîné, qui le plongera dans le doute. «Je n'oublierai jamais Athènes 2004 et la période qui a suivi. J'ai connu l'enfer, en tant que judoka et en tant qu'homme. Je suis tombé très bas, mais aujourd'hui, je me sens plus fort grâce à cela, j'ai vécu l'enfer.» Autrement dit