Défaite en rase campagne pour Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel (LFP). Dans son rapport remis hier, la mission d'information parlementaire sur «le transfert des joueurs et le rôle des agents sportifs» a retoqué les principaux desiderata du lobbyiste en chef du foot business : paiement des agents par les clubs et centralisation des fonds par la Ligue. Thiriez avait boycotté la dernière table ronde organisée à l'Assemblée, la précédente ayant été, selon lui, «plus le lieu d'un combat que d'un débat, l'agressivité et la mauvaise foi prenant trop souvent le pas sur la discussion de fond».
Soupçon. Présidée par le député UMP de Saône-et-Loire Dominique Juillot, épaulé par Henri Nayrou (PS, Ariège), la mission n'a pu que constater l'étendue des dégâts, une invraisemblable succession d'affaires «laissant entrevoir que le football peut être synonyme d'affairisme, de corruption, d'évasion fiscale et de blanchiment d'argent», où la «fascination des résultats sportifs l'emporte encore sur l'orthodoxie financière». Constituée à l'initiative du groupe socialiste, la mission enterre pour un temps la proposition de loi déposée par le député UMP Edouard Landrain, visant à légaliser ce qui est parfaitement illégal : le paiement par les clubs de la commission de l'agent du joueur. Sepp Blatter, président de la Fifa, a toujours fait mine de se poser la question : pourquoi diable les clubs insistent-ils pour payer ce qu'ils n'ont pas à