Si l'on se fie aux statistiques, après les deux premiers week-ends du Tournoi des six nations 2007, on se dit que le XV de France, vainqueur déjà deux fois à Rome puis à Dublin, n'a pas grand-chose à craindre des Gallois, qu'il accueille samedi soir au Stade de France et qui affichent, de leur côté, un bilan désastreux : à savoir deux défaites pour autant de rencontres et pas le moindre essai au compteur.
Le problème, c'est qu'en rugby, sport «mental» par excellence, les statistiques n'ont souvent qu'une valeur très relative, car on sait bien que sur un match tout devient subitement possible. Surtout quand l'équipe la plus à craindre n'est pas celle de l'adversaire, mais sa propre formation. En 2005, par exemple, alors que tous les bookmakers pronostiquaient un triomphe bleu avec grand chelem à la clé, il aura suffi de quatre minutes d'égarement de la part des coéquipiers de Fabien Pelous à Saint-Denis pour qu'ils encaissent deux essais transformés de Gallois jusque-là inexistants, et qui, quelques semaines plus tard, allaient, eux, conquérir le grand chelem au Millenium Stadium contre l'Irlande, noyant ensuite Cardiff sous des hectolitres de bière.
«Absence». Une mésaventure que, deux ans après, Bernard Laporte n'a toujours pas digérée : «Ce moment d'absence reste pour moi quelque chose d'incompréhensible, avoue-t-il, cette fois, heureusement, le contexte est différent.» Cette fois, c'est vrai, alors qu'elle a souvent du mal à trouver la bonne cadence d'entrée,