Sur son île, l'athlétisme est un sport phare. Léon Kolotolu a préféré le rugby à l'âge de 6 ans, un sport cliché archi rebattu connu pour être pratiqué à la fois par des joueurs de piano et par ceux qui les déménagent. Léon a le physique pour déménager tout un orchestre. Son visage est lisse, son nez épaté, un sourire bienveillant précède toujours un rire caverneux, et, presque timide, il baisse les yeux pour parler. Plus habitué à faire causer son corps tatoué.
Filière. Il a débuté le rugby sur sa petite île de Wallis, territoire français d'outre-mer du Pacifique Sud, au nord des Fidji et des Tonga. Chaque année, un sélectionneur de l'équipe du Racing Club grenoblois y faisait le voyage pour faire vivre la filière de recrutement wallisienne ; Léon a été repéré, et a débarqué en Isère en mars 1999, tee-shirt, pantacourt et sandales aux pieds. «Pour la première fois de ma vie, je voyais la neige», se souvient-il. Le pilier n'en était pas à son premier voyage : Australie, îles Tonga et Samoa, Nouvelle-Zélande, toujours pour le rugby. Léon ne suit pas la montée en Top 16 des Grenoblois. Il change de maillot pour Chambéry. Suivent les clubs d'Albertville et Rumilly. Léon ne retrouvera pas le haut niveau de la D2, mais évoluera en fédérale 1. «J'ai eu un petit souci avec les coachs, alors je suis parti.» Léon rebondit dans le Nord. Les terrils remplacent les montagnes. «Etre seul en Savoie, c'était un peu dur, j'ai eu des petits moments de faiblesse.» Le