Tiens, Roger Federer sait perdre. Il l'a prouvé dès son entrée au deuxième tour du Master Series d'Indian Wells. Et comme le numéro 1 mondial ne fait rien à moitié, il s'est incliné contre son antithèse. Guillermo Cañas qui bat Federer (7-5, 6-2), c'est l'Allemagne qui tape le Brésil au foot, le cheval de trait qui enrhume le pur-sang, le loqueteux qui taloche le gendre idéal...
Marathons. A 29 ans, Guillermo Cañas est une caricature de joueur argentin. Une sorte de Dark Vador : laboureur de terre battue, «abhorrateur» du tennis champagne. Il n'aime rien tant que les marathons-bastons sur la brique pilée qui s'achèvent en apnée : on se rappelle ainsi son fabuleux quart de finale contre Puerta à Roland-Garros en 2005. L'année de son meilleur classement, mais aussi celle de sa chute. Pour dopage, autre tropisme du tennis argentin. Contrôlé positif à un produit diurétique au tournoi d'Acapulco, il est suspendu deux ans. Devient un paria du circuit, au point de se voir interdire l'entrée du stade à l'US Open alors qu'il vient voir jouer sa petite amie.
Finalement, en mai dernier, après «700 000 dollars» (on le cite) flambés pour sa défense, il obtient une remise de peine. L'ATP réduit sa sanction à quinze mois, estimant qu'il «avait pris un médicament remis par le personnel du tournoi d'Acapulco, bien que le médecin du tournoi lui eût prescrit un médicament différent». Cañas retourne alors s'entraîner, «quatre heures par jour tous les jours», selon ses amis.