En battant l'Ecosse à Saint-Denis sur le score de 46 à 19, la France a donc remporté le Tournoi des six nations, comme elle l'avait déjà fait l'an dernier. Et comme l'an dernier (où, contre toute attente, elle s'inclina d'entrée de jeu à Murrayfield) ce ne fut pas chose aisée, ainsi qu'en témoignent le miracle de Croke Park (essai de Vincent Clerc à la dernière minute face à l'Irlande) et surtout le souvenir encore vivace de sa pitoyable sortie londonienne, le week-end passé. Mais, comme le fera remarquer le capitaine Raphaël Ibanez : «Ce voyage raté à Twickenham nous a valu d'échanger pas mal de mots entre nous, avec, comme conséquence, la détermination de finir sur un gros match, ce que nous avons fait. Au point de remporter le tournoi, à défaut de réaliser le Grand Chelem.» «Nous avons gagné trois des quatre derniers tournois, surenchérit son manager général Jo Maso, en totalisant 17 victoires en 20 matchs. Il y a de quoi être satisfait quand même.»
Peut-être pas tant que ça malgré tout. Car cette année, si l'on accepte de faire preuve d'un minimum d'honnêteté, on admettra que le résultat final a été quelque peu faussé. Samedi matin, en effet, trois équipes pouvaient raisonnablement prétendre remporter la compétition. L'Angleterre, et surtout la France et l'Irlande. L'équité sportive aurait alors voulu que ces trois équipes jouent simultanément. Seulement, contraintes télévisuelles obligent, il n'en a pas été ainsi. Et quand les Bleus (devenus blancs) ont pén