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Libération

L'ogre Manaudou insatiable

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publié le 27 mars 2007 à 6h51

«Ce qui est sûr, c'est que je ne ferai pas le 1 500 m.» Voilà ce que disait Laure Manaudou après sa victoire et son titre de championne du monde sur 400 m, dimanche, quand on l'interrogeait sur son programme de la semaine. Hier matin, pourtant, Manaudou s'est présentée sur le plot de départ du 1 500 m, avant de gagner tranquillement sa course. Il ne faut pas voir dans ce revirement une opération de brouillage à destination des adversaires de la Française, plutôt la circonspection dans laquelle Laure Manaudou et son entourage se trouvent devant la multiplicité des possibles qui s'offrent à elle. La Française ne sait pas quoi faire de la profusion de ses talents.

Fiasco. Une fois acquis le titre sur 400 m, la seule distance sur laquelle un échec eut été un fiasco (depuis 2004, elle y est invaincue) Manaudou ne sait pas où placer ses priorités : à 20 ans, elle a, dans la piscine de la Rod Laver Arena de Melbourne, (presque) tous les ors du monde à portée de bras. «Disputer une ou deux épreuves par semaine ne m'intéresse guère», dit-elle, tout en sachant aussi qu'au plus haut niveau, le surrégime peut mener à la débâcle en série. A Budapest, lors des derniers championnats d'Europe, la Française s'était déjà offert un menu complet : huit épreuves disputées, sanctionnées de 7 médailles dont quatre d'or. Pour Melbourne, en dépit d'un niveau autrement plus élevé, et en présence des nations ogresses (Australie, Etats-Unis), le plan de charge théorique était encore pire,