Manaudou a réussi à faire passer la natation, «sport de pauvres», dans une autre dimension, celle du sport business et du people. Sa taille mannequin et son palmarès lui ont déjà offert des sponsors à ne plus savoir qu'en faire: Arena, Lancel, Lastminute.com, Sporever, la Société des bains de Monaco, EDF ou Orange. Sans oublier le dernier en date, et le plus spectaculaire : le contrat signé le week-end dernier avec Artemis, holding du milliardaire François Pinault. Cet accord proche du mécénat devrait rapporter à la nageuse un million d'euros annuel pendant cinq ans, sans contrepartie. On pourrait la voir sur les podiums des marques du groupe. Il y avait Zidane et Danone, désormais il y a Manaudou et Pinault.
En nage libre (crawl), elle se sert peu de ses jambes, se limitant à un rythme de battements (deux battements pour un cycle de bras) plus lent que celui de ses adversaires, qui donne une impression visuelle de fluidité quand ses concurrents semblent tricoter. Ses jambes lui servent davantage à s'équilibrer dans l'eau qu'à la propulsion. Ce rythme de nageur de demi-fond, commun sur 1 500 m, plus rare sur 400, relève quasiment de l'anomalie sur 200 m. Cette économie de moyens lui permet de tenir sur la distance, mais lui interdit sans doute à moins de modifier cet aspect de sa course de rêver à briller sur le 100 m nage libre. En revanche, elle utilise à plein régime ses jambes sur le 100 m dos, où elle est contrainte de passer à un battement en six temps.
Le cœur: la distance et l'intensité
Dix-sept kilo