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Libération

Sedan dernier combat

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Dernier de la Ligue 1 mais quatrième côté offensif: le paradoxe intrigue. Reportage sur la ligne d'attaque, avec quatre buteurs, du club ardennais.
publié le 31 mars 2007 à 6h56

Sedan envoyé spécial

On s'est allongé dans l'herbe grasse, dans la lumière de printemps, au milieu du parc du château de Montvillers où s'entraîne le Club sportif Sedan Ardennes (CSSA). Une nuance de fraîcheur remonte de la petite Givonne et donne de drôles d'idées aux curieux postés derrière la main courante ­ l'enjamber, taper le ballon. Le bruit sourd des frappes, légèrement décalé sur ce que l'on voit. Les mots du coach, portés par la brise : «Démerdez-vous...» «Pas envie de m'énerver...»

Poème. Le CSSA, qui se déplacera à Nantes dimanche, est 20e et dernier de la Ligue 1. Avec la 4e attaque de France (six pions de mieux que Bordeaux, 3e), ce qui renforce l'aspect élégiaque ­ un poème tendre et triste ­ de l'entreprise puisque le club ardennais a un pied dans la tombe. Pas les deux, certes. Mais bon. Ce poème, il faut savoir que l'on se le récite même sur les pelouses. Nicolas Marin, attaquant : «Après notre victoire à Saint-Etienne, Julien Sablé [le capitaine des Verts, ndlr] est venu me voir pour me parler d'un gâchis. Le Rennais Daniel Moreira nous l'a dit aussi. Vous savez, dans ce boulot, mettre des buts est quand même plus compliqué que de ne pas en prendre.» C'est la beauté de l'histoire. L'idée nous est donc venue de passer en revue la division offensive du CSSA (Grégory Pujol, Mansour Boutabout, Nicolas Marin, Joseph-Désiré Job) pour se faire raconter cette affaire de plaisir orphelin, car seule la victoire est belle ­ à Sedan comme partout.

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