Valence (Espagne) envoyé spécial
«Rien d'exotique n'a été dévoilé.» L'expression est de Luc Gellusseau, directeur technique du China Team, le challenger chinois pour la 32e Coupe de l'America. A quelques jours de la phase finale de la Louis Vuitton Cup, les douze équipes en compétition devaient dimanche faire tomber les jupes qui cachent, depuis de longs mois d'entraînement, les carènes et les appendices de leurs nouveaux Class America. Le port de Valence s'est donc réveillé au son des coups de canon marquant le début de l'événement. Et franchement, aux premiers regards, le non-initié pouvait se demander la nécessité de masquer des bateaux qui se ressemblent tous. Une coque, une quille, un bulbe, un safran, deux ailettes : la recette qui fait un Class America bien classique a été cette année appliquée par tout le monde. En 1983, les Australiens, arrachant le trophée aux Américains après cent trente-deux ans de règne, avaient dévoilé des ailettes sur le bulbe, qui ont fait recette depuis. En 2003, Team New Zealand, tenant du titre, laissait tomber le voile sur le «hula», une double coque révolutionnaire qui aurait dû permettre d'allonger la flottaison et atomiser la concurrence. Les problèmes de structure du bateau n'ont jamais permis de connaître le potentiel de la chose. Pour 2007, la nouvelle règle de jauge limitait les idées fantaisistes qui sortent du cerveau des designers pour laisser s'exprimer la force cartésienne. Ce strip-tease vélique représentait pourtant le