Depuis la retraite du mastodonte multidistingué et collecteur de pièces jaunes (David Douillet en 2000), le judo français souffre clairement d'un déficit d'image. Au sens humain, s'entend. Car certains compétiteurs, telle Frédérique Jossinet, médaille d'argent aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004, se distinguent en kimono. Pour autant, aucune superstar à l'horizon... Le nouveau titulaire de l'équipe de France en moins de 90 kg, Nicolas Brisson, est peut-être ce messie tricolore des tatamis.
Voici encore deux mois, personne n'aurait imaginé que le gaillard disputerait ce week-end les championnats d'Europe, à moins de six mois des championnats du monde au Caire et à l'horizon des Jeux de Pékin, l'an prochain. Le nom de cet inconnu s'est pourtant imposé comme une évidence aux sélectionneurs au vu de ses résultats dans les tournois et de sa technique supérieure à la moyenne.
«Pleurs». «Depuis que je suis qualifié pour les championnats d'Europe, j'ai reçu trois coups de fil de journalistes. Mais cela reste très nouveau pour moi», avoue ce beau gars de 25 ans, aux mains noueuses et déformées par l'entraînement. Originaire d'Aix-en-Provence, Nicolas Brisson émigre aux Pays-Bas à l'âge de 7 ans pour suivre son papa, ingénieur à l'Agence spatiale européenne. Il vit onze ans à Wassenaar, avant de rejoindre La Haye, où il apprend les bases du judo. «Au début, j'ai trouvé ce sport très dur. Les grands combattaient contre moi pour massacrer le petit Français. Je terminais souve