La saison dernière, Marc Delpoux, 42 ans, a quitté la sécurité du poste d'entraîneur de Narbonne pour rejoindre l'équipe italienne de Calvisano. Il a fait ce «sacrifice familial pour la Coupe d'Europe», Calvisano faisait en effet partie des trois équipes italiennes engagées dans la compétition cette année. Depuis jeudi soir et l'annonce du retrait des Français et des Anglais pour la Coupe d'Europe 2007-2008, Marc Delpoux se demande pourquoi il a franchi les Alpes.
Mauvais genre. L'affaire traînait depuis la fin de l'automne, au moment de la renégociation de l'accord scellant l'organisation de la Coupe entre l'ERC (organisatrice de la Coupe) et les fédérations. Contrairement à ce qu'elle avait promis, la fédération anglaise de rugby (RFU) a refusé de partager avec ses clubs les actions qu'elle détient dans la compétition. Les clubs anglais menacent alors de boycotter l'épreuve, forts du soutien des Français qui s'en mêlent à leur tour. «La France a surfé dans le bon sens sur ce conflit, explique Mathieu Blin, talonneur du Stade français, membre de Provale, le syndicat des joueurs professionnels. «La France joue un grand rôle dans la compétition, il est légitime qu'elle réclame plus de poids dans les négociations, au niveau de la stratégie, du calendrier et des retombées financières.» Sauf qu'à cinq mois de la Coupe du monde de rugby en France, ces calculs d'épiciers gersois font mauvais genre. L'hiver venu, des négociations se tiennent pour assouplir les