Menu
Libération

La violence au stade, terrain d'enjeux

Article réservé aux abonnés
publié le 9 avril 2007 à 7h06

Rennes correspondance

Face à la violence, au racisme et au hooliganisme dans le sport, et plus particulièrement dans les enceintes de football, les enquêtes sociologiques servent-elles à quelque chose ? C'est la question posée par un chercheur britannique lors du colloque Sport, violence et racisme, qui a réuni 200 universitaires, responsables d'ONG et de fédérations sportives, la semaine dernière à Rennes. Avec ce constat personnel déprimant : après vingt-cinq ans de tels rassemblements, rien n'a changé. Et d'avancer comme début d'explication l'indifférence des instances dirigeantes et des fédérations aux enquêtes de terrain. «Nous sommes dans des logiques d'appareil qui s'autoreproduisent et sont à des années-lumière de la base, approuve Charles Suaud, professeur émérite à Nantes. Après le match PSG - Tel-Aviv et la mort d'un supporteur, le silence et l'absence de réaction significative, y compris des intellectuels, ont été assourdissants.»

«Hypocrisie». Pour ce sociologue, qui s'est intéressé tout particulièrement au sport de haut niveau, ce manque de détermination dans la lutte contre les maux qui minent le sport se double, en France, d'une apologie «naïve» de l'amateurisme héritée des années soixante, qui nie la réalité des pratiques sportives professionnelles susceptibles de générer de la violence. «Cette conception empêche de mettre en oeuvre les valeurs que l'on défend, constate-t-il. En ne parlant que de la mission de service public, du