Peinard sur son rocher, le tournoi de Monte-Carlo, qui débute la semaine prochaine, est depuis des années une luxueuse institution apéritive en ouverture de la saison sur terre battue. Les meilleurs joueurs sont là et le cadre est idyllique. Une bonne partie du public (la plus argentée) se moque du jeu comme de son premier placement en Bourse, à en juger par les incessants bruits de fourchettes et les éclats de voix qui proviennent du restaurant en plein air qui surplombe le central.
Seconde zone. Cette agréable tradition d'avril est menacée. Si tout va comme l'ATP l'entend, Monte-Carlo pourrait n'être, d'ici deux ans, qu'un tournoi de seconde zone. La direction de la prestigieuse réunion a annoncé avoir engagé une «action antitrust» à l'encontre de l'ATP Tour (l'organisme qui gère le tennis masculin mondial), laquelle semble décidée à «déclasser» l'épreuve. Selon la nouvelle architecture du circuit ATP encore officiellement en chantier , qui entrera en vigueur en 2009, le nombre de Masters Series (les tournois les plus importants après les quatre Grands Chelems) passera de neuf à huit. Les épreuves de Monte-Carlo et de Hambourg (qui a également entamé une action en justice la semaine dernière) devraient faire les frais de l'opération.
Cette réforme s'explique d'abord par la multiplication des tournois durant les semaines qui précèdent celui de Roland-Garros. La succession de trois Masters Series (Monte-Carlo, Rome et Hambourg) est un chemin de croix. L'an passé, Nadal et