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Libération

Arles envoûté par El Juli

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A la feria de Pâques, tout a paru fade comparé à la faena surréelle du torero madrilène.
publié le 12 avril 2007 à 7h10

Arles envoyé spécial

C'est reparti. Apparemment tout est en place. Le peón est derrière son burladero comme la passe de poitrine est derrière la naturelle et comme le dimanche tombe derrière le samedi. L'alguazil donne des coups de chapeau à plumes, l'apoderado se rengorge, la perdrix cacabe, le chameau blatère, le fin connaisseur déblatère, le toro fléchit des antérieurs et le président préside. Vendredi, il préside mal. Il sort tous les mouchoirs. Une diarrhée lingère. On suggère au syndicat d'initiative local un nouveau slogan : Arles, son saucisson, ses oreilles. Le bilan est ridicule : 9 oreilles, 1 queue. La moitié aurait largement suffi.

Le retour aux affaires de Sébastien Castella à la suite de sa grave blessure de Cali (Colombie) et sa longue récupération est l'interrogation du jour. Plus un billet au guichet et grande ovation au paseo. Il y a encore peu de temps, il n'avait pas la force, à l'entraînement, de tenir une muleta au bout de son bras droit. Depuis Cali, Castella a des plaques de métal sur ses côtes. Il détraque les portiques des aéroports et électrise le public d'Arles.

A la cape, devant Presumido, son premier Domingo Hernández, on se rassure. L'homme de fer n'a rien perdu de son incroyable aplomb. A la muleta, il débute par cette périlleuse passe inversée qui lui a valu son coup de corne de Cali. Puis ça patine. Les intentions du piètre Presumido, qui lui cherche les zapatillas, ne sont guère lisibles. Castella tâtonne, se fait souvent torchonner la muleta