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Libération
Interview

«Ça se joue sur l'intelligence»

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publié le 14 avril 2007 à 7h13

«Ce métier a énormément apporté à ma personnalité. La discipline, déjà. J'avais 14 ans quand j'ai perdu mon père. A l'école, je n'en faisais qu'à ma tête, c'était un peu n'importe quoi. L'école de foot du SEC Bastia m'a appris à être à l'heure, à toujours dire bonjour quand j'arrive quelque part, à être poli, à bien parler. J'aimais bien l'histoire-géo, mais bon, je ne vois pas ce que j'aurais pu faire à part du foot. Je m'en foutais. Mon frère a étudié en faculté. Moi, rester sept ou huit heures à écouter une personne parler, c'est impossible.

«Le foot m'a aussi amené à partir de chez moi à 19 ans [pour le club italien de Cagliari, ndlr]. C'est marrant : j'avais fait deux ans d'italien à l'école, mais j'étais nul, je ne connaissais pas un mot. A Cagliari, mon italien était impeccable au bout de deux mois : quand tu fais les courses ou l'essence... J'ai compris qu'il s'agissait d'une langue romantique, douce.

«Le football, c'est surtout indissociable des rencontres. Dans le club sarde, j'ai croisé Gianfranco Zola en fin de carrière [Zola fut l'une des plus grandes stars italiennes des années 90, ndlr]. L'homme était encore plus grand que le joueur. C'était un capitaine qui ne parlait que deux, trois fois par an. Il suffisait de le regarder : toujours le premier aux entraînements à 40 ans et fortune faite. Ça vous pose un personnage. Je ne l'ai jamais vu gueuler contre un coéquipier.

«Une anecdote ? Justement, non : Zola, c'est tous les jours la même chose. On s'ap