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Interview

«Il faut respecter les autres, tout en se faisant sa place»

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publié le 14 avril 2007 à 7h13

«Si le foot est un jeu ou un métier ? C'est la grande question. Ça dépend quand. Et jusqu'où. Moi, ça fait vingt ans que je vis dans un vestiaire. Trente bonshommes différents, trente cultures distinctes (surtout ici, à Monaco) qu'il faut respecter tout en se faisant sa place... Personnellement, il ne m'a jamais fallu beaucoup d'espace. Je suis tranquille. Mais j'en ai croisé qui voulaient être devant. Ça n'est pas lié à la vérité du terrain ; c'est même souvent l'inverse. Ceux-là parlent aux journalistes. On les voit dans les médias. Ils se sentent de commander. Mais quand tu les touches, ils tombent vite. Et si tu discutes, tu les mets en difficulté. Moi, je ne parle pas beaucoup. Si je dois parler, je parle... après avoir compté jusqu'à 100. Tout ceci pour dire que le vestiaire est vraiment un lieu adulte.

«Au début, le foot est un truc de gosse : tu es la star, tu es important, on te donne des responsabilités. C'est le top. Et puis, tu apprends progressivement. Encore que pour moi, c'est venu d'un coup, à 23 ans, lors de la saison 1997-1998 que j'ai passée à Foggia, en Série B (italienne). Le président avait été dégagé, et le club était sous tutelle administrative, ce qui veut dire que les joueurs étaient payés par un tribunal. Surtout, il n'y avait aucun filtre entre les joueurs et l'extérieur. Personne pour te protéger. Alors, pendant quelques mois, tous les vendredis après-midi, il y avait des mecs qui venaient dans le vestiaire avec des battes de base-ball. Ils tapota