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Libération
Interview

«Un métier, donc un truc adulte»

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publié le 14 avril 2007 à 7h13

«Il est clair que le foot est un métier. Donc, un truc d'adulte. La clé, c'est la contrainte. Il faut allier ces contraintes (elles vont avec le professionnalisme) et un certain plaisir, même si... les contraintes ­ et la première d'entre elles : gagner ­ peuvent vous bouffer, empêcher l'indispensable relâchement. Composer avec ces impératifs et ces règles, c'est le plus compliqué. Parce que, sur un terrain, il faut continuer à vivre, à exprimer ce truc de votre personnalité qui a façonné le joueur que vous êtes en vous amenant au haut niveau. Moi, je suis taquin. J'aime chambrer. Donc, sur le terrain, je recherche les duels en un contre un. Il faut que je le passe, c'est lui ou moi, faut que je l'éclate : voilà un truc de ma personnalité un peu ludique qui me sert en match.

«Le foot m'a poussé au respect. Sur un terrain, tu ne fais pas ce que tu veux. Tu changes tes manières avec l'âge et le niveau qui grimpe. Au départ, c'est le spectacle, le club de quartier, le mec que tu dribbles et que tu attends... pour le dribbler encore, comme ça, pour faire marrer ceux qui regardent. Tous les joueurs en passent par là. Et puis on t'explique qu'il faut nettoyer ton jeu. Un pro prend des ordres : je ne connais pas la vie de bureau, mais ça doit être pareil. Tu dois respecter les consignes, puisque tu fais partie d'un tout. Si tu oublies de te replacer, les dix autres boivent le bouillon.

«Vous savez, un vestiaire pro, c'est adulte. Quand un type déconne, tu l'attrapes et tu discutes. S