Menu
Libération
Interview

«Un métier où l'on mûrit vite»

Article réservé aux abonnés
par
publié le 14 avril 2007 à 7h13

«La jeunesse envolée, il ne faut pas le prendre mal. Et il faut savoir ce que tu veux : derrière le centre de formation, il peut y avoir une vie de rêve. Et puis bon, après tout, tu peux sortir de temps en temps. L'alcool et les filles ? Le tout, c'est de ne pas transformer ça en vice. Là, tu te mets en danger. Footballeur, définitivement, c'est un métier d'homme, où l'on éprouve sa maturité. Regardez aujourd'hui le Marseillais Samir Nasri : il protège mieux son ballon, il ne le perd plus... Ça veut d'abord dire qu'il a grandi dans sa tête. Et puis son jeu a suivi : ça marche dans ce sens-là.

«Nasri, je l'ai côtoyé en équipe de France espoirs, comme Karim Benzema [désormais chez les Bleus de Raymond Domenech, tout comme Nasri, ndlr] et Hatem Ben Arfa. A chaque fois que je les ai retrouvés dans les sélections de jeunes, j'ai fait un point, comme si je disposais enfin de repères me permettant de me situer. Certains mûrissent avant les autres. Moi, pendant longtemps, j'étais bon sur le terrain quand ça se passait bien en dehors. Je n'arrivais pas à compartimenter. Je pense avoir progressé là-dessus, ce qui explique les récents progrès que l'on m'accorde.

«Je fais un métier où l'on mûrit vite. On est entouré d'adultes ­ sur le terrain et en dehors. Ensuite, on n'a pas le choix. L'histoire d'Alex Ferguson [le manager de Manchester United, le club le plus riche du monde, ndlr] est vraie : il est venu sur Paris pour voir mes parents quand je n'étais qu'adolescent, pour