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Libération

Au gré d'O'Grady

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publié le 16 avril 2007 à 7h15

Roubaix envoyée spéciale

Stuart O'Grady a 13 ans, et le visage déjà parsemé de tâches de rousseur. Il a aussi un intérêt très développé pour le cyclisme, sur piste. De l'autre côté de la terre, dans sa ville natale d'Adélaïde, il allume la télé, met dans son magnétoscope une VHS (nous sommes au début des années 1980), il regarde une course cycliste. C'est le Paris-Roubaix. Le gamin a découvert l'existence de cette course en compulsant des magazines spécialisés rédigés en italien . Vu d'Australie, ça a tout l'air d'une course de dingues, disputée dans le nord de la France, sur des pavés. Il paraît même que c'est la Reine des classiques. Vingt ans plus tard, c'est ce même petit Australien aux tâches de rousseur qui brandit au milieu de la pelouse du vélodrome de Roubaix un cube en granit, il l'embrasse deux fois. Le vainqueur de Paris-Roubaix est «celui qui a pris le départ à Compiègne sans trop penser aux crevaisons et aux chutes», définit Gilbert Duclos-Lassalle, vainqueur en 1992 et 1993. «C'est un garçon sérieux appliqué, capable de se sublimer et qui accepte de souffrir plus que les autres jours», détaille Marc Madiot (1985 et 1991). Le vainqueur de cette année en avait juste fait son obsession.

Halo. Maître de la poussière et de l'enfer, Stuart O'Grady n'a pas eu à manoeuvrer dans la pluie ou dans la boue, mais dans un halo de particules argileuses que la rosée matinale n'a pas suffi à maintenir au sol. A l'arrivée, Alain Gallopin a dû sortir son petit plume