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Portrait

Lius sauveur du Betis

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Foot. Embauché en décembre pour empêcher la relégation du club andalou, Luis Fernandez a réussi le pari et conquis le public sévillan.
publié le 21 avril 2007 à 7h20

Séville envoyé spécial

«Vas-y, Dani, marque le but, merde !» «Allez, tous au sprint !» «Chacun à sa place, sans discuter !» Sur les très modernes terrains d'entraînement du FC Betis, près du stade Ruiz de Lopera, on n'entend que lui. Ce matin-là, sous le soleil sévillan, Luis Fernandez siffle, hurle, encourage, félicite, blague avec les utilleros («le petit personnel»), s'amuse à tirer penaltys et corners avec l'appétit d'un débutant. Pour tout dire, le gosse des Minguettes et l'ancien du PSG est ici comme un poisson dans l'eau. «Je suis sur mes terres, et les gens du club le savent», confie, après l'entraînement, ce rejeton d'une famille pauvre de Tarifa (à deux heures de route de Séville), émigré en France en 1966. C'était en plein franquisme, il avait alors 6 ans.

Sang chaud. A l'instar de ses ascendants ibères, Luis Fernandez ignore les hiérarchies, et tutoie tout un chacun. Comme les habitants de la capitale andalouse il a le sang chaud, passionnés de foot et divisés par une rivalité plus forte que dans le reste de l'Espagne. D'un côté, le Betis, qu'entraîne Luis depuis décembre ; de l'autre, le FC Séville. Deux clubs centenaires, chacun comptant 50 000 socios. Le premier n'est pas au mieux, le second dispute la tête de la Liga au Barça. D'où une animosité féroce que rien ne semble devoir calmer. Au point que, lors du dernier derby, fin février, l'entraîneur sevillista, Juande Ramos, a été blessé par un supporteur bético. Le Betis a été sanctio