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Libération

Héros au bord de la nuit sévillane

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Au sixième toro, vendredi et samedi, Manzanares et Talavante ont électrisé la Maestranza.
publié le 26 avril 2007 à 7h26

Séville envoyé spécial

Mercredi. Des canailles sans foi ni loi ont volé l'épée de la statue en bronze de Curro Romero, à coté des arènes. Le «Pharaon» y était représenté dans une attitudes de défi, tournant audacieusement le dos à un toro invisible. Maintenant, sans son épée, on dirait qu'il veut juste lui mettre une bouffe. L'après-midi, on se demande si les profanateurs n'ont pas aussi barboté la bravoure des toros de Palha. Ils font illusion aux piques, tiennent le coup jusqu'aux banderilles puis se dégonflent, se décomposent, se livrent au compte-goutte, tête haute, pattes en avant, sur deux-trois mètres, pas plus. Encabo ne profite pas de Presionado, le premier Palha, le plus potable. Il torée avec une morne application puis se montre rapide et vulgaire dans son second combat. Iván García ressemble à un novillero sans expérience. Seul López Cháves se met la rate au court-bouillon. Il se croise bien avec ses deux médiocres toros pour les obliger à attaquer, baisse la main et, «espatarrado» (les jambes bien écartées) leur arrache de rageuses séries de derechazos et de naturelles.

Toréer ainsi, les jambes écartées, n'est pas forcement du chic sévillan. L'esthétique taurine sévillane, nourrie par l'art des Pepe Luis Vázquez, Chicuelo ou Manolo González, préfère la tauromachie de pieds joints. De son coté, Curro Romero toréait les jambes moyennement disjointes, avec naturel, comme on pisse, sans qu'on puisse affirmer que Curro pissait la copie. Cela dit, Belmonte ou Cagancho t