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Libération

De kitsch et de catch

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publié le 27 avril 2007 à 7h27

Elle va chercher dans les 12 ans. Petite fille promise à l'appareil dentaire, elle porte une casquette camouflage qui laisse dépasser une longue queue de cheval blonde. Elle fait le guet à l'entrée des artistes à l'arrière du Zénith à Paris, dribblant de la tête entre les grilles. Ils sont une quarantaine avec elle. Une vraie communauté insoupçonnée, profil piliers de pubs fléchettes, ados fans de jeux vidéo, adeptes de heavy metal ou génération rap. Ils s'excitent et crient au passage des vans Volkswagen censés convoyer les stars du soir, une soixantaine de catcheurs de la WWE, la World Wrestling Entertainment, «entreprise américaine de divertissement global». Trop jeune pour avoir connu les retransmissions de combats sur Canal +, elle est venue avec sa maman, une dame forte à l'accent polonais qui compte vingt-huit ans d'addiction au catch. On imagine les posters de musculeux grimaçants punaisés dans la chambre, à côté des nouveaux académiciens de la chanson. La mère et la fille n'ont pas réussi à acheter des places pour le show, le premier en France depuis quatorze ans. Elles se consolent en grappillant ce qu'elles peuvent à bon compte...

«Une image positive de l'Amérique»

De 45 à 91 euros, le tarif est prohibitif, mais les places ont été vendues en moins de un mois. Rusée, la grosse machine américaine de la WWE a ouvert la location du Raw Wrestle Mania Revenge Tour avant les fêtes de Noël. Du marketing extrême, décliné en tee-shirts (30 euros), programmes (15 euros)