En franchissant la ligne d'arrivée du marathon de Londres, le 22 avril dernier, dans une chaleur caniculaire, un jeune coureur de 22 ans a perdu connaissance. Il est mort le lendemain. C'est ce que les médecins appellent une «mort subite», un décès brutal qui survient dans la semaine suivant un effort intensif. Selon Véronique Billat, directrice du Laboratoire d'étude de physiologie de l'exercice le Lephe (université du Val d'Essonne-Genopole) , en France, où quatre millions de Français courent régulièrement et où les courses sur longues distances se multiplient, on observe cinq ou six décès de ce type par an après un marathon. Lors du marathon de Paris, le 15 avril, elle a justement mené une expérimentation pour mieux mesurer l'impact de cette épreuve mythique qu'est le marathon sur le coeur. Dix coureurs hommes et femmes, de l'équipe du comité d'entreprise EDF-GDF, composant un panel représentatif, ont été équipés d'un petit appareil portable qui a permis d'enregistrer en permanence durant les 42,195 km de l'épreuve leur débit sanguin (1). Une première. Quinze jours après, Véronique Billat présente les résultats.
Quel était votre objectif ?
Notre hypothèse était que le volume de sang éjecté à chaque battement de coeur le volume d'éjection systolique diminue au bout d'un certain temps de course sous l'effet de la fatigue et de la déshydratation, et que cela peut entraîner des troubles du coeur. Nous avons évalué ce délai à deux heures pour un coureur moyen qui b