Mardi 24 avril, pour les adieux sévillans de Rincón, Ponce, avant le paseo, tient, comme un simple admirateur, à se faire photographier avec lui. Bien vu. Mardi, César Rincón est devenu ce qu'il est : un maestro. Le puissant et batailleur Ventisco, seul Torrestrella avec du fond, attaque avec cette fougue comminatoire que devrait manifester tout toro dit «bravo». Le Colombien n'essaye pas de la briser avec ces passes louches et brutales qui tordent les toros pour mieux les casser. Il le fait venir de loin, exalte son galop, exhausse sa caste, se fait salement prendre et retombe lourdement sur le sable. Il est comme K.O. Les cuadrillas et Ponce, en particulier, le poussent à partir à l'infirmerie. Niet. Il reprend et torée, longtemps, avec encore plus de véracité, comme si ce terrible tampon avait oblitéré son haut pedigree. Il tue Ventisco au deuxième essai dans une noble estocade a recibir. 2 oreilles. Désormais, César Rincón a lui aussi sa statue à Séville, mais dans la tête des Sévillans qui, jusque-là, le considéraient avec un peu de condescendance.
Mercredi, la grosse pluie en fin de course arrose la sécheresse des piètres toros de Victoriano del Rio et de Juan Pedro Domecq. Dans la boue et devant les parapluies, El Juli jette en vain sa rage sur le statisme d'Entrador et, dans un marécage, El Cid, auteur d'une remarquable tauromachie à la cape, perd l'oreille d'Onírico en loupant l'estocade.
Jeudi, l'insipide a un nom : Juan Pedro Domecq. Erik Satie avait eu l'idée de cr