Montmeló (Barcelone) envoyé spécial
Il y a cinq ans, la F1 était un sport confidentiel en Espagne où l'on préférait s'enflammer pour les exploits des pilotes moto. Seuls les connaisseurs les plus pointus savaient qu'Adrián Campos, qui soutenait alors le début de carrière d'un certain Fernando Alonso, Marc Gené ou encore Pedro de la Rosa tentaient ou avaient tenté leur chance en F1. La télévision retransmettait épisodiquement les GP, pour des scores ridicules, sauf lors de l'épreuve nationale ou le Grand Prix de Monaco. La présence de Gené et de la Rosa fit tout de même grimper les audiences à 6 ou 7 %, dans le sillage de la moto (9 %). Aujourd'hui, la chaîne nationale Telecinco et la télévision catalane se partagent les retransmissions. Et les audiences des courses européennes ne sont jamais inférieures à 9 millions de téléspectateurs, soit 20 % de la population. Record d'Europe.
Entre-temps s'est produite l'éclosion de Fernando Alonso. Titularisé chez Renault à partir de 2003, le jeune pilote des Asturies fait étalage de son talent en remportant son premier Grand Prix en Hongrie dès sa première saison ; il a alors à peine 22 ans. A l'époque, un groupe d'investisseurs clairvoyants dont Flavio Briatore, manager d'Alonso et patron de l'équipe Renault, et Alex Agag, le gendre de José Maria Aznar (l'ex-Premier ministre) achète à bon prix les droits de retransmission de la F1 pour l'Espagne, certains qu'ils vont bientôt valoir de l'or. Bonne pioche ! Grâce au talent d'Alons