Ils l'auront suffisamment répété pourtant : cette ultime tournée aux antipodes, destinée à défier bêtement les All Blacks (1), grands favoris de la prochaine Coupe du monde, n'avait aucun sens à deux mois du coup d'envoi parisien de la grande mêlée planétaire. Aussi, contraints de céder aux exigences de l'IRB (les instances internationales du rugby), les responsables du staff technique du XV de France, traumatisés à l'idée de prendre le moindre risque, se sont-ils résolus à imiter la démarche de leurs concurrents anglais, gallois et irlandais, tous attentifs à privilégier (pour une fois) l'évitement à la percussion.
Inconnus. Comme les Celtes et les Britanniques, les Français ont donc choisi d'envoyer au bout du monde une équipe (voire un groupe) de type bis. Puisque ne figurera dans celle-ci aucun joueur évoluant au sein des quatre clubs qualifiés pour les demi-finales du Top 14. Les deux stades : toulousain et français, plus Clermont et Biarritz ou Perpignan, puisqu'il reste encore un strapontin à attribuer, pour lequel les Basques ont pris une sérieuse option. Conséquence de cette décision : 9 % des titulaires en bleu durant ces trois dernières saisons ne monteront pas dans l'avion. A leur place, vingt-six inconnus, seconds couteaux, revenants et autres vétérans (encadrés par les «Anglais» : Chabal, Ibanez, Castaignède et Bruno) iront s'initier aux joies du rugby total et enchanteur, tel qu'on le pratique dans l'île aux Kiwis.
A un mois de l'annonce officielle des trente he