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Libération

«Ça aide à s'accrocher à la vie»

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Tiberiu Anastasovici, 31 ans, jouera le Mondial des SDF au Danemark.
publié le 19 mai 2007 à 7h50

C'était au début des années 1990. Tiberiu Anastasovici fait partie des jeunes pousses du centre de formation du Dynamo de Bucarest, l'un des grands clubs de la capitale roumaine. A 16 ans, il est sélectionné dans l'équipe nationale des jeunes et participe à un tournoi en Turquie. «A l'époque, je pensais pouvoir faire quelque chose dans le foot.» Espoir déçu. A 18 ans, il joue à Giurgiu, un club de troisième division. Il touche un petit salaire, des primes de matches et suit une formation dans les métiers du bâtiment. Il joue plusieurs saisons avec l'espoir de rebondir.

Puis survient une fracture du tibia. Huit mois d'arrêt. Il se rétablit. Part jouer à Matesolko, en troisième division hongroise. Il a un statut semi-professionnel. Travaille quatre heures par jour dans l'usine sponsor du club et s'entraîne de reste du temps. Cela dure deux ans. Nouvelle fracture du tibia. «Après je n'avais plus le courage pour le foot. J'ai décidé de partir en Occident.» Il espère y trouver un travail et une vie confortable. «J'étais attiré par un paradis.» En 2002, il est à Paris, sans papiers et sans-abri. «Quand tu arrives personne ne te regarde. C'est la chute.» Il «connaît tous les centres d'hébergement d'urgence» de la capitale. Il a aussi dormi dehors. En fréquentant la paroisse orthodoxe, il a rencontré des gens qui l'ont aidé à trouver des petits boulots au noir.

Au hasard de son errance, il a aussi connu des personnes vivant en communauté et qui l'héb